Un rêve d’Orient.
Souvenez-vous, le Village de Billancourt dans son post du 24 juin évoquait une belle disparue : la belle villa de la rue de Meudon.
La villa mauresque du 41 quai de Billancourt peut aussi se prévaloir de ce titre de « belle disparue« , victime de l’expansionnisme industriel de Louis Renault.
Habitation bourgeoise représentative de cet engouement européen pour l’Orient (plus précisément pour l’art dit mamelouk) qui connut son âge d’or entre 1860 et 1910 dans les arts décoratifs et l’architecture, elle était la maison à la mode, prisée par une riche clientèle.

Ce qui va suivre est une évocation nostalgique, une reconstitution malgré l’absence de plans, photographies rapprochées ou descriptions. Deux cartes postales (photo en entête d’article et photo précédente), nous ont inspirés. Et puis l’internet, bien sûr… Les choix sont cependant basés sur des études, et des hypothèses qui, nous le pensons, se tiennent.





Elle fut bâtie au tournant du siècle dernier. Notre étude nous conduit vers une surface habitable d’à peu près 250 m2 et 7 mètres à hauteur de terrasse. Outre la grande salle à manger et l’indispensable salon, oriental, la villa devait très probablement comporter une salle de billard/fumoir, 5 chambres, un escalier imposant et richement orné, et la nécessaire suite de pièces imparties à la domesticité (cuisine, office, chambres, escalier, passages, celliers) dont tout était mis en place pour qu’elle se fasse à la fois efficace et discrète.


Nous ne savons presque rien de son bâtisseur et ses occupants hormis une certaine Dame Constance Héloïse Chabé, propriétaire entre 1895 et 1913 (source : archives municipales) et la présence vers 1910 et 1913 de la baronne Raymonde de Laroche, notre pionnière de l’aviation que nous avons rencontrée dans notre post du 08 novembre.
En 1910, la villa fut aussi la résidence de Geoges Croegaert, peintre belge au style académique, avec son épouse Jeanne Fleury.

Voici, ci-dessous, un détail d’une photo panoramique datant de 1918. Le sort de la villa, cernée par les usines et la poussière, semble scellé. Elle disparaîtra l’année suivante. Toute une époque est en train de disparaitre. Bientôt le pont Daydé sera construit et l’île Seguin investie…

Louis Renault acquiert la Villa Mauresque le 17 mars 1919 auprès de Anne Clémence Dubois pour 150 000 francs, un bon prix. La maison est alors habitée par une locataire : Marie Léger et son mari. La propriété de 665 m² comprend un jardin et un garage auquel on accède par le rue Traversière.


Si vous souhaitez prolonger ce rêve oriental, sachez qu’il existe encore quelques-unes de ces villas mauresques près de Paris. La villa de la rue Chaptal à Levallois-Perret est une des plus richement décorées. Elle vient d’être remarquablement restaurée.
Les villas disparues de Billancourt:
![]() Villa 10 rue Solferino | ![]() Villas Renault | ![]() Villa Aussillous |
![]() Maison Bican | ![]() Villa Boitelle | ![]() Villa Bottin |
![]() Villa Caprice | ![]() Villa Casteja | ![]() Villa Damiens |
![]() Maison de Tavernier | ![]() Maison du prince Polonais | ![]() Villa Flora |
![]() Villa Fountaine | ![]() Villa Mauresque | ![]() Villa Marti – Morel |
![]() Villa Nousillet-Clinch | ![]() Villa Rozier | ![]() Villa Toucy |
![]() Ferme de Billancourt | Propriété de lady Hunlocke |

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