De Boulogne et Billancourt à Boulogne-Billancourt

Au commencement il y avait Boulogne-sur-Seine, d’un côté, et Billancourt, quartier agricole de la Seigneurie d’Auteuil, de l’autre.

En 1860, Paris s’agrandit, annexe Auteuil et donne Billancourt à Boulogne. Nous avons dédié un article à cette annexion « Quand Billancourt faillit devenir indépendant« .

Pourtant, la commune continue de s’appeler Boulogne-sur-Seine. Billancourt, alors peu peuplé, est le cadet des soucis de la municipalité qui gère sa moitié sud avec légèreté, au grand agacement des administrés de Billancourt.

Les deux moitiés vivent chacune de leur côté. La riche citadine et aristocratique au nord, la pauvre rurale et populaire au sud. Les deux populations ne se mélangent guère. Sur les cartes postales, les registres du conseil municipal ou dans la rue on parle soit de « Boulogne-sur-Seine« , soit de « Billancourt« . On lit la « Gazette de Boulogne et de Billancourt« .

Mais au fil des ans, Billancourt s’est peuplé et Renault a hissé Billancourt aux sommets de la modernité industrielle. Ajoutons que la population de Billancourt constitue le vivier de l’électorat d’André Morizet, maire socialiste. Billancourt compte désormais, il faut faire quelque chose, un geste symbolique fort.

Le 30 juillet 1924, le conseil municipal vote un changement de nom. Le conseil général du département de la Seine rend un avis favorable en juillet 1925 et le décret est signé par le président de la république en novembre. Le changement est annoncé par le maire André Morizet par voie d’affiches à la population en janvier 1926 : Boulogne s’appellera dorénavant Boulogne-Billancourt.

Comptez bien, depuis l’annexion de 1860 il a fallu 65 années pour que notre ville prenne son nom définitif.