Après avoir retrouvé plusieurs vues de la ferme, nous avons récemment mis la main sur une autre pépite : un plan ancien des bâtiments ! Il a été retrouvé aux archives nationales, (cote S2137), par Serge Madoré, un boulonnais passionné d’histoire locale. Il en a légué une reproduction aux archives de Boulogne-Billancourt, dans les années 2010.
Ce plan de masse a été réalisé en 1770, à la demande du propriétaire de l’époque, le chevalier de Claessen, ancien capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes, dont nous avons déjà parlé lors de cet article sur l’étendue du fief de Billancourt. Il nous donne à voir, cette fois, la description détaillée de chacun des bâtiments.
La mauvaise qualité de la reproduction nous a contraint à des retouches.
Ce n’est pas une surprise, ce plan confirme dans les grandes lignes l’aquarelle de Vauzelle, peinte quelque 40 ans plus tard :

La ferme avait des dimensions importantes. Elle se présentait dans un grand rectangle mesurant environ 110 mètres de façade le long du chemin, et 220 mètres jusqu’à l’extrémité du deuxième jardin. Pour donner une idée, la façade faisait deux fois celle du château Rothschild de Boulogne et on aurait pu y loger quatre terrains de football.
Voici donc enfin la description de la ferme telle qu’elle existait 20 ans avant la révolution française, avec les cotes et superficies mesurées à l’époque :
A – Cour du maître : 900 m²
B – Maison du maître, couverte d’ardoises : 1 500 m²
C – Cour de la ferme : 1 200 m²
D – Grange, écuries et étables, puis maison pour le personnel de la ferme (de gauche à droite) : 1 500 m²
E – Hangar dans la cour de la ferme : 23 m²
F – Basse cour ou soue : 400 m²
G – Appentis servant de poulailler : 34 m²
H – Jardin entouré de murs : 4 600 m²
J – Jardin entouré de haies vives : 20 000m²
On sait que la maison du maître, a été partiellement bâtie au XVIIIe siècle. La grange (grand bâtiment coté D jouxtant la basse-cour) était dotée un porche surmonté d’un colombier. C’était sûrement le bâtiment le plus imposant et le plus ancien de cette ferme monastique. Les habitations, coté D, touchant la maison du maître, étaient en partie en ruine en 1770, puis reconstruites à la veille de la révolution.
Ce plan est une trouvaille précieuse pour passer à la prochaine étape. Mais, surprise, ce sera l’objet d’un prochain post !
Addendum : ce plan de masse est en réalité un extrait d’un plan plus large, peint par Blessebois de la Garenne, voyer des Tuileries, « de toutes les Terres et Isles dépendans de la ferme et seigneurie de Blignancourt (sic) », que nous reproduisons ci-dessous.


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