Nous sommes en janvier 1910. L’hiver est froid et pluvieux. Le sol gelé est imperméable, l’eau ne pénètre pas dans le sol. La Seine déborde de son lit. Ce n’est pas la première fois, mais cette fois l’eau monte au delà des niveaux habituels, prenant par surprise tous les parisiens.
Le 28 janvier 1910, les épaules du zouave du pont de l’Alma sont sous l’eau et la Seine enregistre un record aujourd’hui inégalé : 8,62 mètres ! La pluie cesse enfin le lendemain. À Paris, la situation est terrible : 40 kilomètres de rues sont inondées et 20 0000 immeubles sont sinistrés.
Enclavé dans une boucle de la Seine, notre Billancourt est aux premières loges. Les quartiers proches du fleuve ont les pieds dans l’eau. Les quais de Billancourt, le Hameau Fleuri, l’usine Renault (alors bien moins étendue) et nombre de propriétés subissent l’inondation. La crue remonte presque jusqu’à la place Nationale (Jules Guesde) et la rue de Saint-Cloud (Yves Kermen).
La solidarité s’organise et les barques remplacent les voitures dans les rues.
Comme partout ailleurs, cet épisode est une aubaine pour les photographes de l’époque. Ils couvrent tout, y compris des rues encore jamais photographiées et qui seraient probablement restées inconnues sans cet événement.
Les abords de l’usine Renault :
Le quais et rues avoisinantes:
Le Hameau Fleuri sous l’eau en 1910:
La décrue est lente, il faut attendre mi-mars pour que la Seine atteigne son niveau normal. À Boulogne-Billancourt 55 000 habitants sont sinistrés directement ou indirectement et 175 hectares sont touchés sur les 616 que comptent la ville.
Voir également l’article publié par le collectionneur Boulonnais Thierry Delmotte sur la crue centennale.
Crédits: T. Delmotte, S. Légère, archives municipales, archives départementales.
Le Village de Billancourt 