Après l’Alhambra et l’Artistic Palace (le seul à avoir conservé sa façade), voici une troisième salle de cinéma qu’on pouvait trouver à Billancourt au début du siècle dernier : le Casino de Billancourt.
Le cinéma connait un essor extraordinaire entre les deux guerres. On comptait pas moins de neuf salles à Boulogne-Billancourt en 1925. Les gens se pressent, après leur journée de travail, pour rire aux films de René Clair, admirer les œuvres de Marcel Carné ou de Jean Renoir. Jean Gabin, Arletty ou Louis Jouvet drainent les boulonnais vers les salles obscures. Ce sont parfois des films réalisés aux studios de Boulogne ou de Billancourt.
Le Casino de Billancourt était situé au coin de la rue Danjou et de la route de Versailles (73 ou 75 Avenue Edouard Vaillant, selon les sources).

Les archives municipales conservent un plan au nom de Monsieur Pottier et Cie datant de 1910. Pottier était déjà le propriétaire du Casino de Boulogne, près de l’église de Boulogne. Dans ce projet on découvre que sa salle de spectacle avait deux étages et proposait 240 places.


Cette salle est-elle le successeur d’un autre « Casino de Billancourt » dont parle André Chadourne en 1889 dans son essai « les cafés concerts » ? Dans cet ouvrage savoureux il décrit la direction musicale du « Casino de Billancourt » comme l’ambition suprême de ceux qui ne travaillent que « pour la rigolade ».
Les informations au sujet du Casino de Billancourt sont rares et parcellaires. On découvre que c’était d’abord un théâtre et un music-hall. La Ligue des Droits de l’Homme ou la Ligue aéronautique de France y ont tenu des conférences. On y assistait aussi à des meetings politiques. La société « Debasta et Cie » a exploité cette salle entre 1915 et 1916.
Nous avons retrouvé quelques traces de sa programmation dans la presse de l’époque, il ne faisait pas beaucoup de publicité : Suzy saxophone en 1928, Tumultes en 1932, 3 jeunes filles à la page en 1937, Marajo en 1939. Et sûrement beaucoup d’autres.



Curieusement, on trouve un autre « Casino de Billancourt » au 206 Boulevard Jean-Jaurès, entre 1900 et 1930, non loin de Marcel Sembat. Est-ce le même ? A-t-il déménagé ? Si oui, quand ?

Si vous avez des informations, nous les diffuserons.
Aujourd’hui ce coin de la rue Danjou / Edouard Vaillant est occupé par l’université René Descartes.





One Reply to “”