À quoi ressemblaient les abords de l’hôpital au début du XXe siècle, à l’époque où il était situé près du pont de Sèvres ? Et son parc ? Ses salons ? C’est ce que nous voulons partager avec vous aujourd’hui. Cet article sera essentiellement fait pour les yeux. Nous vous emmenons en exploration.
Avant 1921 l’hôpital était une clinique privée baptisée « Sanatorium de Boulogne-sur-Seine ». Nous racontions, la semaine dernière toute l’histoire de cet ancêtre de l’hôpital actuel, dans cet article.

Comment s’y retrouver ? La propriété est vaste, elle couvre 16 000 mètres carrés. Nous avons patiemment collecté les vues, fait des recoupements, les avons rapprochées des photos aériennes et d’autres documents à notre disposition.
Afin de nous en donner une bonne vue d’ensemble, nous avons sélectionné une douzaine de points de vue, reportés sur cette photo aérienne de 1922.

Toutes ces photos s’échelonnent entre 1900 et 1930. Commençons par faire le tour, suivez le guide. Tout d’abord remontons la rue de Saint-Cloud1 (Yves Kermen) depuis la rue du Vieux Pont de Sèvres (en bas) vers la route de Versailles (Av. du Général Leclerc, en haut).
Dominant tout l’ensemble, le bâtiment principal, haut de quatre étages, dessiné par l’architecte Henri Nicard en 1897, comporte deux ailes symétriques pour chacun des deux sexes, reliées entre elles par un troisième corps de bâtiment.



On y trouve, au sous-sol, les services généraux, des calorifères à vapeur, des générateurs d’eau chaude et des élévateurs d’eau froide. Au rez-de-chaussée, y ont été installées un salle d’hydrothérapie avec une vaste piscine formant rotonde, une salle d’électrothérapie, deux salles à manger, une pour chaque sexe, une salle de sevrage de la morphine, et d’opérations chirurgicales sur le système nerveux. Le premier étage est occupé par une salle des fêtes et un appartement de luxe.
Dans les ailes, outre les chambres des malades situées à l’étage, on trouve des salons de billard et de conversation et une vaste galerie donnant sur le parc.
A l’angle avec l’avenue, on trouve un bâtiment destiné aux consultations, construit pour la réouverture de l’hôpital en 1923:


Empruntons maintenant la rue Casteja, depuis l’avenue vers la rue du Vieux Pont de Sèvres. Nous sommes face à l’entrée principale :



Le parc
Entrons maintenant dans le parc. Prenons le temps de plonger dans ces photos, de visualiser l’espace, d’imaginer le va-et-vient des infirmières et des patients, atteints de maladies nerveuses, cherchant la paix de l’esprit au détour des larges allées de haies taillées. On y trouvait un terrain de croquet.





Le pavillon Raymond est le plus ancien édifice; il date de la moitié du XIXe siècle. C’était anciennement la résidence de Lady Hunloke, aristocrate britannique émigrée en France, puis de son gendre le Marquis de Casteja. Nous avions découvert puis largement relaté leur histoire. La maison héberge ensuite pensionnat des Ursulines de Jésus, avant d’être absorbé par l’hôpital.






Et qu’en est-il de l’intérieur ?
À quoi ressemblaient des salons ? Les chambres et les équipements médicaux ? Heureusement, nous en avons également une bonne idée. Pour assurer sa promotion, le sanatorium, puis l’hôpital, éditent des carnet de 12 cartes postales, encore trouvables sur les sites de vente en ligne.
On y découvre le confort des salons et des salles à manger, une salle de lecture, un fumoir (dans un hôpital !), une salle de billard et la vue d’une « chambre de luxe ». Ce n’était clairement pas un établissement accessible à toutes les bourses. Le passage au statut public en 1921 changera grandement les choses.













L’hôpital Ambroise Paré sera gravement touché par le bombardement anglais de 1942 et sera entièrement démoli. Il sera reconstruit au nord de Boulogne, sur un terrain jouxtant le château de Rothschild. C’est son emplacement actuel. Cette visite vous laisse sur votre faim ? Découvrez toute l’histoire du sanatorium privé du docteur Sollier, devenu hôpital public Ambroise Paré dans cet article.
- Notez que cette portion de rue n’existe plus aujourd’hui, elle a été déviée pour déboucher sur la rue de Silly, 100 mètres plus à l’ouest. ↩︎



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