Le débarcadère des Bateaux Parisiens

Ce débarcadère, photographié ici vers 1910, est situé sur l’actuel quai de Stalingrad. On reconnait l’ancien pont de Billancourt, au fond. À l’époque les berges sont herbeuses. Le personnage au premier plan pourrait être un marinier.

La ligne de bateaux exploitée depuis 1886 par la Compagnie Générale des Bateaux Parisiens* dessert la proche banlieue depuis Paris. La ligne est ancienne : dès 1837 la « Compagnie générale des bateaux à vapeur de Paris à Saint-Cloud  » assurait déjà un service régulier avec des bateaux à roues. Le ponton, lui, a été voté par le conseil municipal le 30 mai 1876.

Le dimanche, on vient à Billancourt en touriste, depuis le quai des Tuileries, en famille ou en amoureux.

À la descente du bateau, on peut se restaurer au « Select » ou au « Chantecler », restaurants chics et ombragés. On peut aussi rejoindre, un peu en amont, les guinguettes du pont de Billancourt comme le « Moulin Rose » ou la « Belle Meunière ». Aux beaux jours, la promenade le long du quai est agréable.

Les voyageurs peuvent aussi descendre à la station suivante, « Bellevue », au bas-Meudon et, de là, accéder au tir au pigeons, au restaurant Sarreste de l’ile Seguin ou au funiculaire du coteau de Bellevue. Ces attractions ont toutes disparu.

La ligne se poursuit vers Sèvres, Saint-Cloud, puis Suresnes, le terminus. Il faut compter une heure pour faire le trajet entre les Tuileries et Suresnes. Les principales stations, dont Billancourt, sont équipées de deux pontons, un pour l’aller et l’autre pour le retour. La fréquence du trafic est de l’ordre d’un bateau toutes les 15 minutes en semaine et toutes les 5 à 6 minutes le dimanche. En 1887, il vous en coûte 30 centimes par personne en semaine et 50 le dimanche.

La Compagnie Générale des Bateaux Parisiens

Vers 1900, outre la ligne Tuileries-Suresnes, la compagnie Générale des Bateaux Parisiens exploite les lignes Auteuil-Charenton et Auteuil-Austerlitz. Sa flottille comprend 100 bateaux à vapeur, dont les fameuses « Hirondelles », pouvant transporter jusqu’à 300 personnes et voguant à 15 km/h. Lors de l’exposition universelle de 1889, le nombre de voyageurs transportés par bateau atteint 39 millions. Puis la fréquentation décroit d’année en année. En 1903, la compagnie transporte 22 millions de voyageurs pour tomber à 20 millions en 1905.

Le service disparaît en 1917, victime de la guerre et de la concurrence des lignes de tramways. Il ne reste plus aujourd’hui du débarcadère de la station « Billancourt » que quelques cartes postales jaunies.

Un projet de restauration de la ligne Paris – Suresnes par l’opérateur « Batobus » a du être abandonné en 2013.


* À ne pas confondre avec la société actuelle de bateaux-mouches baptisée « Bateaux Parisiens »

One Reply to “”

  1. merci pour cet article intéressant.

    la compagnie actuelle « Les Bateaux Parisiens » est en fait le concurrent de la compagnie des Bateaux-Mouche; Il est vrai que Bateaux-Mouche est presque devenu un nom commun.

    Les Bateaux Parisien font partie du Groupe Sodexo et offrent des dîners croisières de très bonne qualité.

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