La famille Courtois

La mention « Maison Courtois » apparaît durant des décennies au dessus de la porte de ce qui est aujourd’hui la BRED, place Jules Guesde. Les cartes postales du début du XXème siècle ne manquent pas. Mais qui étaient les Courtois ? Le Village de Billancourt s’est plongé dans les archives de la ville est les généalogies disponibles, et a trouvé quelque chose.

L’épicier s’appelait Constant Romain Courtois. Il est né le 30/12/1856 en Eure-et-Loire et son épouse Céline Amarante Desprez, le 19/05/1853. La maison ayant été fondée en 1860, il ne peut en être le fondateur. Une recherche généalogique nous apprend que leurs cinq enfants sont :
Charles Carolus Courtois né le 26/03/1881,
Claudine Courtois née le 12/06/1882,
Lucie Courtois née le 12/02/1884,
Lucien Courtois né le 20/02/1886,
Marthe Courtois née le 24/02/1887.

Ce sont peut-être les trois filles que nous voyons sur la carte postale en tête d’article, datant du début du siècle. La plus jeune, Marthe, tient la main de ce qui peut être sa grand-mère. Les deux jeunes gens semblent trop âgés pour être leurs deux frères.

Surprise, au dos de cette même carte, se trouve un mot signé par Lucie (ou Lucien ?), adressée à une certaine madame Gibier, à Fresnay L’évêque (village d’origine de la famille Courtois) « Chère madame, Je vous envoie quelques cartes de Billancourt, notre maison et la place où nous sommes. J’espère qu’à votre prochain voyage à Paris nous aurons votre visite qui nous fera bien plaisir… »

Carte manuscrite Courtois 1908
Carte signée par Lucie(n) Courtois en 1908

Sur cette autre carte, trois demoiselles, peut-être les trois sœurs, plus âgées ? Celle de gauche pourrait être la maman. L’homme à gauche semble être Gustave Gosson, le voisin de la « boucherie moderne », vu son tablier.

Place nationale. La famille Courtois. Source : archives BB

Sur cette troisième on peut voir trois enfants (les trois sœurs?) et un autre dans les bras de ce qui pourrait être sa mère. Peu probable, toutefois, car elle aurait dû être prise très tôt, vers 1890, bien avant la mode des cartes postales . Mais, peut-être est-ce une ancienne photo de famille, recyclée en carte postale ?

Place Nationale rue du Point-du-Jour famille Courtois
Place Nationale rue du Point-du-Jour famille Courtois

D’ailleurs, avez-vous remarqué le nom « Courtois » en bas à gauche de cette carte ? De très nombreuses cartes postales du quartier portent cette mention. Il semble bien que notre épicier ait lui-même édité et probablement vendu des cartes postales de Billancourt. C’est probablement aussi la raison pour laquelle l’épicerie, elle-même, a été tant photographiée. On aime imaginer, au Village de Billancourt, que c’était Lucien, jeune « accro aux nouvelles technologies », qui arpentait les rues de notre quartier, appareil en mains. Merci Lucien, grâce à toi nous en savons plus sur notre ville.

L’épicerie en 1905. Source : archives de BB.

Mais le destin frappe la famille. Dans les archives de la ville, nous apprenons que Lucien a été tué durant la Grande Guerre. Sergent au 143ème régiment d’infanterie, il meurt sous le feu de l’ennemi, lors de l’assaut du 25 septembre 1915 à Massiges, dans la Marne. Il avait 29 ans. Il fait partie des disparus honorés par la Ville de Boulogne-Billancourt lors de la commémoration du centenaire en 2018.

On ne sait pas combien de temps les Courtois sont restés à la tête de leur épicerie-buvette.

Dans le recensement de 1921, on trouve, résidant au 3 place Nationale, la famille Tessier. Le nom « Courtois » disparait de la devanture et la boutique devient « A la civette nationale ».

Ce qui est sûr c’est que ce commerce est vite devenu une très bonne affaire avec l’arrivée de Renault. On dit même qu’il était le deuxième plus gros débit de tabac de France ! Mais ce sera pour une autre histoire.

Le tabac a disparu au début des années 2000 et la dernière propriétaire avait pour nom « Cobigo ». Etait-elle de la famille ?

Peut-être des descendants de la famille sont-ils encore dans le quartier ? Il y a des Courtois à Boulogne-Billancourt. Peut-être sont-ils même en train de lire ce billet ? Qu’ils se manifestent d’urgence au Village de Billancourt. Ils ont sûrement des histoires à raconter et des photos de famille à partager.

Il y a trop de conditionnel dans cet article.

Mise à jour mars 2021: Un lecteur, descendant d’une des employées dénommée Laurence Lalou, nous envoie quelques précisions généalogiques, merci à lui :

Courtois Constant Romain est né le 30/12/1856 à Fresnay l’Evêque, Eure et Loir. Son père, Courtois Constant Romain (cultivateur) est décédé le 22/05/1862 à Fresnay l’Evêque donc il n’est pas le 1er gérant de l’épicerie. Sa mère est Roulleau Joséphine Aglaé Emélie.

Courtois Lucie : mariée le 19/01/1910 à Boulogne Billancourt avec PLAISANCE Gustave Paul Dominique (né le 11/06/1880 à Noron la Poterie, Calvados, père PLAISANCE Pierre Paul, mère GENEST Olive). Elle habitait encore 3 place Nationale.

Courtois Marthe : mariée le 21/08/1912 à Boulogne Billancourt avec HERBERT Henri Ferdinand (né le 02/04/1884 à Rampillon, Seine et Marne, père HERBERT Louis Ferdinand, mère RAYMOND Louise Stéphanie). Elle habitait encore 3 place Nationale.

Dans recensement de la population 1921 (1D_NUM_BOU_1921_2 page 128 en bas à droite), C’est la famille TESSIER qui habite au 3 place Nationale profession commerçant.

Cécile Amarante Desprez est née à Montgobert dans l’Aisne le 19/05/1853.

10 Replies to “La famille Courtois”

  1. Bonjour,
    Article très intéressant car mon arrière grand-mère Lalou Laurence était employée des Courtois dans les années 1889-1891. Elle a accouché en 1889 de ma grand-mère Maria (père inconnu) puis elle l’a mis à l’assistance. Je cherche des informations sur Lalou Laurence, peut-être dans les archives de l’épicerie?
    Cordialement,

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  2. bonjour,
    Complément d’information sur Courtois Contant Romain né le 30/12/1856 à Fresnay l’Evêque, Eure et Loire. Son père, Courtois Contant Romain (cultivateur) est décédé le 22/05/1862 à Fresnay l’Evêque donc il n’est pas le 1er gérant de l’épicerie. Sa mère est Roulleau Joséphine Aglaé Emélie.
    Cordialement,

    J’aime

  3. Mes sources sont le recensement de la population Boulogne Billancourt 1911 page 431, puis les archives en ligne de L’Eure et Loire et celles de L’Aisne. De plus, le deuxième prénom de son épouse Desprez Cécile est Amarante et non pas Armande (vu sur les actes de naissances de leurs enfants et sur son acte de naissance à Montgobert dans l’Aisne le 19/05/1853). L’année de naissance de leur premier enfant Charles Corolus est 26/03/1881 et non 1880, Claudine née le 12/06/1882, Lucie née le 12/02/1884, Lucien né le 20/02/1886, Marthe née le 24/02/1887 (archives en ligne Boulogne Billancourt).

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