C’est un bel immeuble proche de la place Jules Guesde, devant lequel on passe peu et, quand on y passe en voiture, on ne peut le voir que dans ses rétroviseurs. Autant dire que seuls les riverains le connaissent, et encore… Ce qui frappe au premier abord, sur cette photographie des années 1910, ce sont ses quatre toits pointus et son élégant bulbe qui lui donnent cette belle allure (le bulbe rien à voir avec l’immigration russe d’après-guerre).
Aujourd’hui la princesse a perdu son diadème et ne fait plus lever le regard. La guerre ? Trop cher à entretenir ? Mystère.


Vous pouvez le voir à l’angle des rues Yves Kermen (ex rue de Saint-Cloud) et Heinrich. Sa façade vient d’être rénovée et les échafaudages ont été démontés. On peut enfin admirer ses trois délicates nuances de brique, ses discrets motifs de grès et ses larges toitures débordantes au-dessus des bow-windows. Les bulbes, eux, n’ont pas été reconstruits, dommage.

L’architecte, André Collin, a 37 ans à sa construction, il est alors Architecte en Chef des Monuments Historiques. Cette même année 1912, André Collin participe aux épreuves artistiques des jeux olympiques de 1912. Hé oui, ça a existé !
Quelques années plus tard, après la Grande Guerre, il se verra confier le difficile chantier de restauration de la cathédrale de Noyon, ravagée par les bombardements alliés de 1918 qui ont chassé les allemands. Un chantier qui durera 20 années, jusqu’en 1938, et qui restera son œuvre majeure.

Il sera nommé adjoint à l’Inspection Générale en 1929 puis Inspecteur Général des Monuments Historiques en 1938. Il meurt en 1966.

Article réédité le 11 mai, après rénovation de sa façade.
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