Ce sont les trois plus anciens bâtiments de notre place Jules-Guesde. Avec leur petit taille et leur disposition en escalier, il lui donnent son look de village, vous ne trouvez pas? Je les adore. Ils datent de 1860, date du rattachement de Billancourt à Boulogne. L’épicerie Courtois, la boucherie Moderne et le café-Restaurant le National ont été photographiés sous toutes les coutures entre 1900 et 1930. Il faut dire que Courtois produisait et vendait lui-même ses cartes postales.
Sur la photo principale, carte oblitérée en 1905, on voit les commerçants prendre fièrement la pose devant leur boutique, la famille Courtois au grand complet, le boucher Gustave Gosson et sa femme, les serveurs du restaurant, ils sont tous là. La photographie est à l’époque une grande curiosité et les photographes sillonnent toutes les rues de France. Ils ont documenté nos villes pour la postérité.
En 1932, le boucher s’appelait monsieur Waqué et le tabac passe entre les mains de GustaveTessier.
Ces bâtiments ont pourtant failli disparaître dans les années 1990 ! Ils auraient du laisser la place à des immeubles modernes. Heureusement, l’indemnité d’expropriation de la gérante du tabac, madame Cobigo, une auvergnate, était trop élevée pour le propriétaire. Il faut dire que ce débit de tabac a été l’un des plus importants de France. Le propriétaire a fini par renoncer et vendre les murs à Marie Cobigo. Celle-ci a revendu à la Bred peu de temps après. La maison de la boucherie a été vendue également à un particulier, en 1997. Il y habite toujours. Quant au National, il est resté un café-restaurant depuis un siècle.
Le Village de Billancourt 
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